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Deux Européens indignés parlent de l'actualité. Δυο αγανακτασμένοι Ευρωπαίοι εκφράζονται.

Instantanés d'Athènes en crise, 1 : Pankrati

Publié le 16 Octobre 2013 par Les marmottes indignées Οι αγανακτασμ in Grèce

La Grèce est devenue une ligne parmi la litanie des titres relatifs à l'économie, un élément constitutif du pessimisme ambiant. Pourtant, la Grèce est un pays à part entière avec une histoire, une réalité, une manière de vivre. Sa culture constitue un élément majeur de l'humanisme des Lumières ; c'est également une terre sur laquelle vivent désormais neuf millions de personnes, avec chacune sa personnalité, ses projets, ses rêves.

Me voici à Athènes pour quelques jours, afin d'échapper à la froideur des chiffres, et donner la parole à ceux dont le quotidien a parfois été bouleversé par les mesures de gestion de la crise.

 

9 octobre 2013 : instantané 1, quartier de Pankrati

20131009 Pankrati1-copie-1Parmi mes interlocuteurs, il y a entre autres M. Ilias et Mme Sofia, qui m'hébergent cette semaine ; tous deux retraités, ils vivent dans le quartier de Pankrati, près du centre ville et à quelques centaines de mètres de l'ambassade américaine (souvent lieu de rassemblement des manifestants).

Ce matin, Mme Sofia décide d'illustrer notre discussion concernant les difficultés du secteur privé en me guidant dans les rues où elle a ses habitudes. Nous sommes dans Pankrati, un quartier de la classe moyenne.

Ici, c'est une pharmacie qui a déménagé dans un local plus petit; là, c'est un magasin de matériel électrique et d'articles de maison qui a ouvert sur quelques mètres carrés, abandonnant les deux étages de son local précédent. Les vitrines donnant sur des locaux vides de tout hormis d'enveloppes jamais ouvertes et de publicités glissées par erreur sous la porte se succèdent. Dans certaines rues, nous comptons trois locaux fermés sur quatre, la plupart depuis le début de 2013. Les locaux vides se repèrent par les petites affiches jaunes qui indiquent "à louer" ou "à vendre". Sur la photo, le bâtiment rouge du milieu était une école de flamenco. Intéressés ?

 

Mme Sofia exprime fort justement l'interrogation qu'ont beaucoup de Grecs : si c'est le fonctionnement de l'État grec qui coûte si cher, pourquoi donc est-ce le secteur privé qui licencie le plus ? Ce que nous voyons ici est-il révélateur d'un mouvement de fond affectant le secteur privé ? Le sentiment qui prévaut est celui de l'injustice, qui engendre une sacrée dose de colère.

 

 20131009 Pankrati2

(Crédits photo : S.Scardigli) (Article également sur sandrine-scardigli.over-blog.fr)

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